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26 décembre 2013

14 ---- Jean Echenoz

14

C’est un samedi de début août 1914 : il fait beau; Anthime, 23 ans, comptable, enfourche sa bicyclette et part faire un tour dans les environs de Nantes. Arrivé sur une hauteur, « un coup de vent tapageur » se lève; il contemple le paysage et s’aperçoit que les clochers des différents bourgs émettent une sorte de clignotement noir blanc noir blanc; le bruit cesse et il entend le tocsin : c’est la déclaration de guerre.

A partir de ce premier des 15 chapitres, tout s’enchaîne, nous entrons dans la guerre avec Anthime, petit à petit mais inexorablement. C’est le départ, avec son frère dont il n’est pas proche, et ses amis habituels; ils découvrent progressivement l’horreur, la solidarité, les odeurs, les bruits; à quoi s’oppose le vide et le silence de Nantes où vit Blanche, la fiancée du frère.

Le récit est fait avec recul, concision, précision et humour.

Phrases laconiques, sans fioritures mais toujours nécessaires, et en même temps, des détails qui rendent complètement présents les personnages, par exemple la bicyclette d’Anthime « modèle Euntes, rachetée à un vicaire devenu goutteux » ou le carré blanc cousu sur le dos des capotes car au début de la guerre, il arrivait qu’ennemis et amis soient confondus par les tireurs, ou encore la description du barda, etc.

A chaque page, l’auteur, plein d’empathie pour ses personnages, utilise l’humour comme pour les encourager ou leur permettre de rester assez libres pour repérer le comique de certaines situations : le comique de la cervelière si peu pratique mais qui peut néanmoins dépanner comme assiette à soupe de secours mais aussi celui, poignant, de l’orchestre qui en cercle joue la Marseillaise lors d’un assaut et dont le cercle se resserre lorsqu’un exécutant est blessé.

Ce livre est court (123 pages). On a l’impression que tout est dit malgré le petit nombre de pages. On le ferme avec le sentiment d’avoir vécu les 500 jours de guerre d’Anthime avec lui, à hauteur de soldat.

Présenté par Claude T. 

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